Parfois on ne se sent pas complétement là, concentré sur ce qu'on fait. On peut même avoir l'impression de ne pas profiter de moments positifs. On peut aussi avoir l'impression d'être amorphe sans ressenti. Alors dans ces moments-là, que se passe-t-il concrètement ? Et si notre inconscient agissait pour notre bien en créant une forme de dissociation ?
Récemment, une maman est venue me solliciter pour que je l'aide à retrouver ses émotions positives. Elle souffrait d'avoir l'impression de ne pas profiter pleinement des instants passés avec ses enfants. Une jeune femme a également pris rendez-vous pour que je l'accompagne dans l'objectif de réduire la fréquence de ses épisodes de dépersonnalisation*. A certains moments, elle avait l'impression de s'observer de l'extérieur et donc d'être coupée de son corps et de ses sens. Ce qui peut-être très limitant au quotidien sur des activités simples comme marcher ou cuisiner...
Dans ces deux cas, un procédé de dissociation s'est mis en place.
En thérapies brèves, on parle d'association ou de dissociation. Lorsque l'on est associé, on est complétement dans le présent. On est connecté à son corps, à ses ressentis et ses sensations. Quand on est dissocié, une partie de nous n'est pas dans "l'ici et le maintenant".
Il existe de nombreuses formes de dissociations qui sont naturelles et utiles ou souffrantes. Pour rappel, notre cerveau se met en transe, dans un état de conscience modifié ou de dissociation, en moyenne 10 minutes toutes les 90 minutes, dans le but de faire le tri des informations et apprentissages. Mais ici nous parlerons d'un phénomène plus durable et surtout qui peut être souffrant.
La plupart du temps, la mise en place de cette dissociation est inconsciente. Les personnes sentent un décalage ou au contraire n'ont plus accès à leurs sensations corporelles.
Dans le cadre d'un accompagnement pour réassocier une personne, il est utile de comprendre pour quelle(s) raison(s) cette stratégie s'est mise en place. On part du principe que si ce comportement existe c'est qu'il y a une intention positive ou un bénéfice secondaire qui le déclenche. La majorité du temps, cette dissociation se crée c'est dans le but de nous protéger. L'inconscient met en place une déconnexion. C'est un processus naturel et utile de manière ponctuelle. Cette dissociation peut avoir plusieurs objectifs : éviter de ressentir de la douleur, réduire les stimuli externes qui provoqueraient une surcharge d'informations, se soustraire à une charge émotionnelle forte...
C'est le cas de victimes d'accident, d'abus ou encore de violence. Elles ont subit un traumatisme émotionnel, physique ou psychique. Cette protection de l'inconscient leur permet de continuer à vivre sans subir la violence du traumatisme. Mais cela peut également être lié à une grande sensibilité sensorielle et/ou émotionnelle. Parfois, le mécanisme est tellement intégré dans notre façon de vivre que l'on ne s'en rend pas compte et qu'il se met en place même quand cela inutile. Votre inconscient protecteur fait du zèle, comme un parent qui vous surprotégerait. C'est comme si la machine de la dissociation s'était déréglée, une vigilance ou une peur s'est installée, une partie de nous se protège par anticipation d'un futur besoin.
Avec les deux personnes prises en exemple dans l'article, nous avons travaillé sur leurs peurs pour régler à nouveau les paramètres de leurs processus de dissociation.
Nous avons fait évoluer leurs croyances afin qu'elles puissent être rassurées et se reconnecter à leurs corps et leurs sensations quand cela était utile pour elles.
Et vous, avez-vous besoin de rassurer votre inconscient protecteur ?
*sensation persistante ou récurrente de détachement de son propre corps ou de ses propres processus mentaux, en se sentant comme un observateur extérieur de sa propre vie.
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