Il arrive que nous nous sentions bloqués dans une situation ou que nous ayons envie de changement. Qu'est-ce qui fait que nous ne prenons pas de décision ? Est-ce une question de timing, d'alignement des planètes ? Et si c'était une question d'écologie...
Comme l'oiseau prend la décision de s'envoler, lorsqu'une personne est dans une situation, un état présent, elle choisit d'aller vers une autre situation, un état désiré. Avant de faire un choix, plusieurs paramètres entrent en compte. Bien évidemment, il est utile d'avoir un objectif. Sans point d'arrivée on ne sait pas où aller et comment s'y rendre. S'éloigner d'une situation est l'équivalent de marcher dos à la route. On sait ce que l'on ne veut plus mais on ignore ce qu'on veut. Difficile dans ce cas de savoir vers quoi on se dirige. Définir un objectif est donc très utile pour amorcer un changement. Sans objectif, l'oiseau n'a pas de raison de s'envoler. Son objectif est influencé par le fait d'être seul ou en groupe. Alors, il s'autorisera à aller plus ou moins loin, ou peut-être qu'il ne s'autorisera pas à bouger.
La situation dans laquelle vous êtes a des effets positifs sur vous et des effets négatifs. Ce sont les effets négatifs qui nous amènent à envisager un changement. Ce sont les difficultés, les souffrances que nous vivons qui nous motivent à changer. Mais parfois, on reste sur place. On n'est pas complétement prêt à débuter un voyage vers notre objectif. Comment expliquer cela ?
En thérapie brève, on parle d'écologie. L'écologie c'est de comparer les points positifs et négatifs d'un état présent et ceux de l'état désiré. Si on pense que les conséquences positives de la situation actuelle (confort, sécurité, bien-être des autres...) sont plus importantes que les conséquences négatives du résultat qu'on imagine, et bien on reste sur place. Bien évidemment, on ne peut qu'imaginer les conséquences de quelque chose que l'on n'a pas encore vécu. C'est donc nos croyances, nos peurs, nos perceptions qui font que l'on reste bloqué dans une situation qui ne nous convient plus. Parfois, individuellement, on est d'accord pour prendre le risque de changer et d'assumer les conséquences que l'on imagine négatives. Mais l'écologie comprend également les hypothèses de changement que l'on émet pour notre système de référence : notre couple, notre famille, nos collègues, notre entreprise...
Dans les accompagnements thérapeutiques que je fais, beaucoup de personnes se disent que changer serait trop difficile ou inconfortable pour elles-mêmes ou leurs proches. Ce ne sont que des projections. Souvent ces personnes n'ont pas abordé le sujet avec leurs proches et ne savent donc pas ce qu'ils pensent réellement de cette envie de changement.
On peut aussi s'orienter vers un objectif en faisant un premier pas, en allant vers une situation intermédiaire. Rien ne nous oblige à changer du tout au tout. Avec un objectif intermédiaire ou sous-objectif, on peut limiter les risques éventuels. Et cela peut permettre de respecter l'écologie de nous-même et de notre système de référence. Dans ce cas les conséquences positives du changement peuvent être plus importantes que les bénéfices de la situation actuelle.
Il peut y avoir également quelque part une notion de timing ou plutôt de maturité du projet. Parfois, on a besoin d'avoir un niveau d'inconfort et de souffrance assez élevé pour motiver un changement.
Prenons un exemple récurrent : un couple rencontre des difficultés. Il a des enfants. L'un ou l'autre est prêt à changer de situation mais les conséquences négatives imaginées de ce changement ne sont pas écologiques : manque de moyens financiers, difficultés organisationnelles, souffrance du conjoint ou de la conjointe, incompréhension ou tristesse des enfants et/ou de l'entourage... Alors la personne reste dans sa situation. Plus le temps passe, plus elle sent qu'elle n'est plus à sa place, plus elle souffre. Elle pourra un jour lorsque sa souffrance sera devenue insupportable prendre une décision. Décision qui sera prise, peut-être, avec regret, peur, insécurité, culpabilité...
Changer de perception, faire le deuil d'une relation ou d'une façon de vivre, définir un objectif et des étapes intermédiaires, imaginer comment mettre en place le nouveau projet de vie, ouvrir les possibilités des conséquences positives, changer les croyances limitantes, atténuer ou faire disparaitre les peurs...autant de choses que l'on peut travailler grâce aux thérapies brèves pour favoriser l'écologie du changement.
Alors êtes-vous prêt à vous envoler vers une nouvelle destination ?
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