On diagnostique, on détecte un Haut Potentiel Intellectuel (HPI) comme on le ferait pour une maladie... Alors oui, la personne ayant un HPI peut rencontrer des difficultés : manque de confiance, syndrome de l'imposteur, sentiment de décalage, submersion des émotions, déprime... Bref, un panel de problématiques que tout un chacun peut éprouver dans sa vie qu'il ait un HPI ou non.
Mais comment expliquer que l'on associe ces maux aux personnes détectées HPI comme si elles étaient frappées par une fatalité, comme si elles étaient malades ?
Un "HPI" n'est pas un génie (plus d'info ici) mais une personne qui possède à la fois une intensité intellectuelle et une hypersensibilité. Et c'est ce mélange qui peut amener ce profil d'individu a être mal dans sa peau. Ces personnes ont parfois des réactions qui paraissent excessives, parfois elles ne sont pas comprises par leur entourage. Leurs raisonnements sont parfois déroutants, déstabilisants, surprenants... Ce fonctionnement cognitif particulier les amènent à penser qu'ils ont une pathologie. Or avoir un Haut Potentiel est, comme son nom l'indique, le fait d'avoir un potentiel (puissance et possibilité), et non un dysfonctionnement ou une maladie.
On compare parfois une personne ayant un HPI avec une personne étant diagnostiquée autiste Asperger (même si cette appellation tend à disparaître). Cela n'a rien à voir. Un individu ayant un trouble du spectre autistique est caractérisé par des anomalies, des troubles du développement humain, qui se matérialisent notamment dans la communication et les interactions sociales. On associé également les "dys"* aux personnes ayant un HPI. Là encore, ce sont des troubles cognitifs spécifiques qui se répercutent notamment dans l'apprentissage.
En fait, ces troubles peuvent exister chez des personnes dites à Haut Potentiel Intellectuel mais ils existent autant chez les personnes n'ayant pas cette particularité de fonctionnement. Aucune étude ne permet aujourd'hui de mettre en corrélation la présence de ces troubles et le HPI.
Les personnes à HPI ont un fonctionnement cognitif spécifique (rapide et en arborescence), elles ont une sensibilité (émotionnelle et sensorielle) intense. Mais cela n'est en aucun cas une pathologie ou un dysfonctionnement. Néanmoins, cela implique souvent une amplification des problématiques que chaque être humain peut rencontrer. Comme un ampli, comme un booster, l'intensité des personnes dites HPI va donner à leurs problématiques une importance décuplée.
D'après des études empiriques, on peut, tout de même, observer certains sujets qui sont récurrents et peuvent devenir problématiques chez ce profil d'individus. En voici quelques-uns :
- questionnements existentiels,
- sentiment d'injustice,
- illusion de la pensée commune (= si je pense comme ça tout le monde pense comme ça),
- contagion émotionnelle (empathie et sympathie, être une "éponge"),
- manque de régulation émotionnelle (peut être submergé par une émotion),
- sentiment de décalage,
- hyper-adaptation qui peut amener au fameux syndrome de l'imposteur...
Enfin, une personne ayant un HPI peut aussi très bien être confiante, avoir compris son fonctionnement, utiliser et optimiser son ou ses potentiels.
Une fois cela dit, il est essentiel de garder à l'esprit que ces problématiques ne sont pas réservées aux personnes ayant un HPI. Seulement, elles prennent plus d'ampleur chez elles.
Avec les thérapies brèves, ces problématiques peuvent être traitées efficacement, d'autant plus, si le thérapeute a une bonne connaissance du fonctionnement des personnes dites à HPI.
* "Dys" représente ici tous les "dysfonctionnements" ou troubles cognitifs spécifiques telles que la dyspraxie, la dyscalculie, la dysphasie, la dyslexie...
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